L’eau est le point de départ de toute vie, sans eau
pas d’habitation et Rougon n’a pas échappé
à cette règle. La ressource en eau a été,
depuis son origine et jusqu’en 1960, la source captée
sur les hauteurs des habitations du village. Cette eau est stockée
dans une citerne située à l’entrée
de Rougon, toujours existante, elle est appréciée
de toute personne qui souhaite se désaltérer.
Si les fontaines pouvaient parler, la fontaine de Rougon nous
raconterait les évènements du passé, elle
nous dirait les amitiés et les inimitiés de celles
et ceux qui venaient s’y ressourcer.
Le trop plein qui se déversait était canalisé
et servait à abreuver chèvres et moutons, mulets
ou ânes ou tout autre animal domestique…ou sauvage !
La quantité d’eau de cette source étant insuffisante
pour les lessives, celles-ci étaient effectuées
au lavoir communal situé en contrebas du village, en un
lieudit « Les Sens ». Le lavoir, point de
rencontre par excellence, tout comme la fontaine, était
le lieu où s’échangeaient tout à la
fois, les informations et les cancans.
Bien évidemment, à cette époque, le débit
de la source de Rougon n’étant pas d’avantage
suffisant pour arroser les jardins, ceux-ci étaient situés
proches d’un autre point d’eau et le partage de cette
eau était bien souvent la cause de mini conflits et de
tensions. Un tel ne respectait pas la durée d’arrosage,
tel autre, volontairement ou involontairement, en fin de journée,
oubliait de fermer le bassin de rétention que la personne
suivante trouvait vide le lendemain matin et ne pouvait donc pas
arroser ses légumes !
En 1866 une mini révolution put être constatée.
En effet, le propriétaire du jardin potager situé
en contrebas, sachant que la potasse utilisée pour la lessive
était un excellent engrais, proposa un marché à
la commune. En échange de l’utilisation de l’eau
de rinçage des lavandières pour arroser et nourrir
les légumes de son jardin, il s’engageât à
construire un lavoir tout proche du village. Le linge n’aurait
plus à être transporté dans le bassin communal
des « Sens » ni à être remonté
(fort lourd car non essoré) par les valeureuse « lavandières »
de Rougon. Ce propriétaire fit donc construire à
ses frais un réservoir ainsi que le lavoir. Son alimentation
en eau est assurée par le trop-plein de la fontaine. Nous
ne savons pas si l’investissement a été un
bon investissement pour ce propriétaire jardinier mais
il le fut sans contestations pour les femmes de Rougon !
Ce lavoir, qui pourrait porter le nom de son créateur est
toujours en place. Après avoir été recouvert
en zinc il l’est aujourd’hui par des tuiles, en harmonie
avec les toitures du village.
En 1957 arriva une dernière « révolution » :
l’accès à l’eau pour tous et dans toutes
les maisons. La captation de la source de « Cagarelle »
sur le plateau de « Suech » a permis ce
progrès d’autant plus appréciable que cette
eau servie dans chaque foyer est une eau non traitée.
Trouver une nouvelle ressource en eau pour pouvoir satisfaire
les nouveaux besoins de la population, tel est le défi
des prochaines années.
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